Voilà, c'est terminé! Un mois et demi passé au Proche-Orient, une minuscule goutte d'eau dans l'océan d'une vie. Quoi qu'il en soit, aussi court que ce séjour aura été, il me laissera d'inoubliables souvenirs, avant tout d'un point de vu humain. Je n'oublierai jamais tout ces moments échangés avec cette population si accueillante et dont nous aurions tellement de choses a apprendre. J'ai tiré de nombreuses leçons des instants partagés avec les locaux et j'espère être capable pendant encore longtemps, à mon échelle, aussi petite soit elle, de donner aux personnes rencontrées au hasard de la vie tout ce que l'on a pu me donner pendant ce mois et demi d'exil...En tout cas, j'ai commencé avec mes nouveaux voisins du dessous, mais le plus dur est de continuer. C'est bien facile de faire style d'avoir retenu des leçons une semaine après être rentré, le plus dur sera de l'appliquer tout au long de ma vie, tel que le font les Orientaux.
Même si je ne suis pas aussi malheureux d'être rentré et plutôt très content de retrouver des personnes que je n'avais déjà pas envie de quitter il y a un mois et demi, l'envie d'y retourner au plus vite ne m'a pas quitté depuis samedi 14h20 et mon atterrissage sur le parvis de Roissy. Merci Marina, qui a peut être trouvé le moyen de me faire repartir à moindre coût dès cet été. Si c'est le cas, l'Egypte et sa vallée du Nil serait peut être la destination qui m'attirerait le plus, à voir... Pour l'instant gardons la tête aux études, ce mémoire qui ne fait que commencer et les deux pages par jour que je me dois de rédiger jusqu'au milieu du mois de mai si je souhaite rendre mon travail à temps... inch Allah !
mercredi 19 mars 2008
jeudi 13 mars 2008
Périple syrien, du 1er au 10 mars 2008
Voilà bientôt deux semaines que les pages de mon blog sont restées vierges. Non seulement le temps me manquait, en plus de ça les cybers cafés se font souvent rares en Syrie, mais surtout, je n'avais pas vraiment envie d'écrire, donc pas la peine de se forcer.
Oui mais voilà, il me fallait garder un vrai bon souvenir d'Amman, c'est chose faite. Une belle paire de béquilles toutes neuves, qui brillent de mille feux ! Du coup, je sais pas si vous avez réussi à visualiser un peu la topographie de la capitale jordanienne à travers mes photos, mais en béquille c'est pas facile...Donc je pense passer mon après-midi tranquille dans ma chambre. Sami vient de partir vers Eskisheir, Rizlaine ne viendra me rendre visite que ce soir, histoire de voir si j'ai encore assez de vivre pour passer la nuit, donc du coup, l'envie d'écrire me revient, bizarrement... Je vais donc essayer de retracer ces dix jours en Syrie, riche en...plein de choses !
Samedi 1er mars:
Le bus pour Alep part de la gare routière d'Abdali dans moins d'une heure. Nous sommes posés avec Rizlaine dans un petit snack qui fait d'excellents sandwichs aux...rognons! Cette adresse devrait d'ailleurs être indiquée dans tous les guides de Jordanie, mais il ne figure toujours pas dans le lonely planet(quelle honte !). Le soleil et le son des cloches nous bercent et nous laissent entrevoir de beaux jours à venir. Enfin un peu de détente, on oublie les problèmes du camp, un peu de légerté ne devrait pas me faire du mal car ces derniers jours commençaient à devenir pesants. Le Jordan Times sous les yeux, les problèmes des Palestiniens me reviennent cependant vite à l'esprit. Et l'ampleure de la connerie humaine par la même occasion. Un ministre Israélien promet une shoah pour les dirigeants du Hamas. Plus va et moins les Israéliens comprennent comment résoudre le problème! Bon, légerté légerté, tel est le mot d'ordre pour les jours à venir.
Le bus part à l'heure et nous devrions arriver à Alep vers 22h30. Nous passons la frontière sans problèmes et on sent tout de suite que l'on est en Syrie. Les bergers qui font paître leurs moutons sur le terre plein central, les marchands de légumes sur les bas côté, les camions qui arrivent en sens inverse, tout ça sur l'autoroute et surtout les portraits de la famille al Assad tout les kilomètre... welcome to Syria !
La première forte expérience du voyage aura eu le lieu dans le bus. Notre chauffeur est un véritable fou du volant. Pas une seule voiture ne nous a doublé entre Amman et Alep! Je n'avais jamais imaginé qu'un bus puissent rouler aussi vite. Je lui demanderais bien de ralentir mais de toute façon ça ne servirait à rien, je connais déjà la réponse. “Inch Allah...“ Les gens pensent vraiment que tout est écrit. Pour eux, on a autant de chance de mourir d'un accident à 140km/h dans un 4L qu'à 50 dans une mercedes toute neuve. Du moment qu'Allah l'a décidé, c'est comme ça !
En plus, il discute avec son copilote, nous invite à partager son repas qu'il consomme tout en conduisant, rigole lorsque l'on croise une voiture fraichement réduite à néant par un camion...
Bref, nous arrivons à Alep en 7h, soit un peu plus d'une heure d'avance sur l'horaire prévu.
Shoukran kteer Allah !!!
Nous arrivons à quelques centaines de mètres de notre hôtel où Sami est arrivé depuis une heure après un très long trajet depuis Paris. Ca fait bien plaisir, un peu bizarre aussi, de le retrouver à 4000kms de notre “beau“ pays.
Nous passons une soirée plutôt calme à découvrir Alep de nuit, avant d'attaquer sa citadelle et son souk dès le lendemain matin.
Nous nous étions fait avec Rizlaine une idée d'Alep un peu trop belle après notre visite de Damas. D'après les livres que j'avais pu lire et les descriptions des voyageurs, je m'attendais a trouver une ville figée dans le temps, encore au Moyen-Age, telle que les Croisés auraient pû la découvrir (j'exagère à peine...). Ce ne sera pas le cas, si ce n'est au point de vue des moeurs, en particulier en ce qui concerne les femmes, voilées de la tête au pied pour la plupart!
Les marchands du souk parlent parfaitement français, et j'ai une forte impression de déjà vue peut-être le Grand Bazar d' Istanbul...? On trouvera certes des coins un peu plus traditionnels, mais cependant loin de tout ce que j'avais pu imaginer. Sami est pour sa part conquis, avec Rizlaine, on gardera une certaine déception jusqu'à notre départ, même si on ne peut tout de même pas contester le charme de cette ville.
Départ le lundi soir pour Lattakia où nous passons la soirée avant de partir visiter, le site d'Ugarit. Site datant du XVé siècle avant J.C. c'est aussi là qu'a été retrouvé les traces du premier alphabet. Malheureusement avec Sami, nous avons du mal a vraiment réaliser devant l'ampleur du site. Le tout n'est qu'un tas de ruines, sommes toute bien conservées pour l'époque, mais un tas de ruines quand même...Heureusement que Rizlaine est là pour nous faire un peu revivre le site en éveillant notre imagination car sinon, je n'aurais pas gardé un train grand souvenir de ce lieu en friche, où on peut voir des vaches brouter tranquillement au milieu des ruines. La mer n'est qu'à quelques centaines de mètres ce qui donne toutefois un peu plus de charme aux lieux.
Ensuite direction le château de Saladin. Normalement fermé le mardi, nous avons de la chance de pouvoir le visiter. En plus, il n'y a aucun visiteur avec nous. Nous voilà donc parti a explorer le château dont certaines parties sont complètement en ruines. On oublie les mesures de sécurité, pas de lumières dans les salles obscures, des escaliers en ruine, aucune rambarde pour éviter des chutes de trente mètres. On a un peu l'impression d'être des aventuriers à la recherche d'un trésor... Les paysages aux alentours sont eux aussi magnifiques, des collines, des grandes gorges de chaque côté du château, des forêts, un grand lac au loin. Belle après-midi dans ce petit coin verdoyant de la Syrie !
De retour à Lattakia, nous repassons à l'hôtel récupéré nos bagages. Nous sommes d'ailleurs plutôt content de partir, car le propriétaire de la pension était plus qu'emmerdant ! Il surveillait nos moindres faits et gestes, jusqu'à inspecter mes yeux en rentrant le soir afin de s'assurer que nous n'avions pas consommé de substances illicites... Dans un pays où la simple consommation vaut un petit séjour de 17 ans de prison, on s'en passera cher monsieur.
Taxi, gare routière, police, passeport, départ, police, passeport, route, route, route, Tartus, pension, interrogatoire, ça y est enfin tranquille pendant trois jours !!!
Nous ne tardons pas a rencontrer des Syriens. Ce sera l'occasion de s'abreuver d'un peu de foot, ça faisait très longtemps et ça commençait vraiment à me manquer. Seul problème, la place de Rizlaine...à l'hôtel. N'oublions pas qu'une fille n'a rien à faire dans un café en Syrie, surtout dans ce genre de lieux au public exclusivement masculin. Elle a déjà fait l'objet de toutes les conversations lorsque nous sommes venus nous installer en terrasse en fin d'après-midi, donc pas question qu'elle prenne place en plein milieu du café en fumant un narghileh, tout en sirotant du maté devant un match de foot.
L'heure est donc venue de faire des excuses publiques à Rizlaine!
Je n'ai pas toujours été bien gentil avec elle pendant les vacances, et même si je ne pensais pas les propos machistes que je tenais devant elle pour la taquiner, ce n'était parfois pas très intelligent, surtout lorsque tout les jours, elle avait droit à des réflexions ou des regards lui rappelant que même si elle était occidentale, elle restait tout de même une femme dans cette partie du monde...C'est d'ailleurs une des choses regrettable de la région. Les femmes n'ont pas beaucoup de droits et restent entièrement à la disposition des hommes. C'est un peu vite résumé certes, mais c'est malheureusement la réalité. Je n'ai peut-être pas à juger les meurs locales, mais je n'arriverai jamais vraiment à accepter que trois femmes doivent se partager un mari, ne puiissent pas se montrer dans leur foyer devant des invités auxquelles elles préparent de merveilleux repas ou encore être “obligées“ de sortir avec un épais voile noir devant les yeux. Je ne remets pas en cause le port du voile, à condition qu'il soit porté dans des proportions raisonnables. Encore une fois, le problème reste le même, plus les musulmans seront stigmatisés, plus ils se tourneront vers l'extrêmisme. Pour faire le lien avec le voile, la Turquie est l'exemple parfait. Après avoir fait de nombreux efforts pour rentrer dans l'Europe et essuyé plusieurs refus, la laïcité à petit à petit perdu du terrain pour laisser place à des partis plus tournés vers la religion. L'AKP d' Erdogan, au pouvoir depuis 2003 vient récemment de supprimer la loi sur l'interdiction du port du voile dans les universités Turques. Ca commence comme ça...
Bon si on en revenait aux vacances...Donc Tartus, petite ville agréable de bord de mer, même si on ne peut pas vraiment y accéder. Nous profitons de la journée de mercredi pour récupérer un peu des premiers jours assez fatiguant. Réveil tardif, petit déj' au knafa (un merveilleux dessert oriental!!!), puis direction l'île d'Arouad, au large de Tartous. Il faut prendre un petit bateau sur lequel s'entassent une quarantaine de passagers. Le nombre n'est pas limité, la seule condition est de trouver un place, n'importe où tant qu'on peut réussir à s'assoir. Après une vingtaine de minutes de traversée, nous voici arriver dans le port de la petite île. Elle ne fait que 800m d'est en ouest et 500 du nord au sud, entièrement recouverte de charmant petits immeubles, la densité de population y est très importante. Cependant, cela ne gâche rien aux charmes des lieux. Les petites ruelles s'entremêlent autour des ruines du château, les enfants jouent au foot le long des anciens remparts datant de l'époque Phénicienne et les vieux fument leur narghileh sur le port de poche où sont entassées les petits bateaux en bois avec leur pavillon Syrien.
Nous nous attablons le long du port, sous les tôles d'un petit restaurant. Les plats de poissons arrivent accompagnés de mezzés, de salades, de fruits, d'un petit vin bl...(ha non je rêve là, on est en Syrie, c'était du pepsi...). Nous restons trois heures à tables à regarder les bateaux arriver et partir, les chats se battre pour un bout de poisson ou encore les serveurs balancer les déchets à la mer (la Méditerranée fait malheureusement aussi office de décharger ici). Nous quittons enfin la terrasse pour se balader au hasard des rues et le long des anciens remparts. Le soleil descend doucement sur la mer, nous repartons donc vers le port afin de ne pas manquer le dernier bateau. Nous retrouverons nos amis Syriens avec qui nous passerons une nouvelle soirée, mais avec Rizlaine cette fois-ci !
Le lendemain matin, nous arrivons a nous réveiller assez tôt pour partir vers le Krak des Chevaliers, impressionnant château fort situé au sommet d'une colline faisant face au Mont Liban enneigé. Notre chauffeur nous tient ensuite à nous faire découvrir un monastère orthodoxe situé à quelques kilomètres du Krak. Le lieu est extrêmement paisible, et donnerais presque envie d' y séjourner quelques jours...Comme d'habitude pour les gens du coin je suis chrétien, notre chauffeur aussi, j'échappe de peu à la prière collective que j'aurais eu bien du mal à faire! C'est intéressant de voire comme les Chrétiens ont une manière différente de vivre leur religion ici. Petit exemple, le jeûne du Carême dure 50 jours (même les musulmans semblent préférer leur Ramadan).
Nous repartons vers Tartus, les paysages sont encore une fois magnifiques. Nous traversons des petits villages desservis par de simples chemins de terre et où le temps semble s'être arrêté. Le soleil descend au loin et plus personnes ne parle dans la voiture, seule la musique orientale nous berce et nous enfonce un peu plus dans nos pensées...
Nous retrouvons nos amis à Tartus pour profiter de notre dernière soirée au bord de la Méditerranée. Petit resto en bord de mer avec des mezzés plein la table. Les plats sont à peine arrivés que la TV en face de nous diffuse des images de terreur dans une ville qui semble bien être Jérusalem. Inutile d'en dire plus, on se doute déjà de ce qu'il vient de se passer. La réponse du berger à la bergère, ou, qui sème le vent récolte la tempête... Les terroristes palestiniens répondent lâchement à l'armée israélienne en s'en prenant à des civils qui n'approuvent pas forcément les décisions de leur gouvernement envers Gaza. Oui mais voilà, ce genre d'évènement continuera encore longtemps si le Hamas et le gouvernement israélien ne changent pas leur politique.
Difficile de trouver l'appétit devant de telles images... Nous passons tout de même une bonne soirée, terminée sur la corniche et sous le ciel étoilé de Tartus. Encore une fois des rêves pleins la tête!
Réveil très très difficile le lendemain matin pour aller à Palmyre, à plus de trois heures de bus, au milieu du désert en direction de l'Irak. Encore une fois, les paysages nous laissent sans voie même s'ils sont totalement différents de ce que l'on a pu voir jusqu'à présent. Dans cette région la pluie ne tombe que très épisodiquement entre décembre et février, pas une goutte le reste de l'année. Le soleil derrière la vitre tape d'ailleurs très fort et la température à augmenté d'une petite dizaine de degrés en moins de 100km. La musique dans les oreilles, je dévore des yeux les paysages! Le bus est blindé, on a même installé des chaises en plastique au milieu de l'allée centrale afin de gagner quelques passagers de plus. Un jeune Syrien de 21ans est assis avec un autre passager entre le chauffeur et moi derrière le pare brise. Nous commençons à discuter, et il tient absolument à nous inviter à boire un thé chez lui. Nous acceptons même si nous ne disposons pas de beaucoup de temps. L'architecture de la ville est très différent de ce que l'on a pu voir jusqu'à maintenant. On se croirait plus dans le sud de l'Algérie qu'en Syrie. Nous partons ensuite vers l'immense site de Palmyre, vraiment très impressionnant. Les ruines de la ville antique sont dominées par un château arabe du XIIIè siècle perchée sur une grosse colline à deux kilomètres. Les montagnes se dessinent au loin et prennent des teintes différentes au fur et à mesure que descend le soleil. Il est déjà l'heure de partir, mais ce détour vers Palmyre m'aura réellement donné envie de revenir visiter l'est du pays.
Nous arrivons à Damas et il ne nous faudra que quelques petites minutes pour être reconquis par le charme de cette ville. Pierre nous accueil dans la maison de M. l'Hôpital, et Sami pourra ainsi constater que nous n'avions pas exagéré avec Rizlaine sur la beauté de la “petite“ demeure... Soirée un peu arrosée, nous n'avions pas touché, ni Rizlaine ni moi, à une seule goute d'alcool depuis trois semaines. Il ne faudra pas longtemps pour sombrer face aux quelques verres d'Arak que nous servira notre hôte... Le premier muezzin fait entendre sa voix dans Damas, j'en profite pour m'échapper sur le toit de la maison d'où l'on peut admirer toutes les lumières de la ville qui dévorent les montagnes environnantes. Les minarets éclairés de lumières vertes, les églises de bleu, les palmiers, les toits de la ville et toutes ses lumières le tout accompagnés des chants de tout les muezzins juste avant le levé du soleil. La scène est tout simplement magique!!! Cela me redonne de l'énergie pour continuer encore un peu la soirée. Le marchand de sable ne passera d'ailleurs qu'à 6h30, alors que le soleil brille déjà haut dans le ciel.
Pas la peine d'en rajouter beaucoup sur Damas, si ce n'est que nous avons cette fois-ci fait la rencontre de nombreuses personnes que j'espère bien revoir dès l'année prochaine, mais pour un temps un peu plus long, inch Allah.
La magie des milles et une nuit à aussi eu l'air de s'emparer de Sami qui semble vouloir revenir au plus vite dans la plus vieille capitale du monde. Surtout après la hamam de dimanche soir, encore plus beau que celui de la dernière fois, même si cela perd du coup un peu en authenticité. Dernière soirée avec nos amis. Echange des adresses mail et dodo tardif avant de repartir vers Amman.
Ce n'est pas très facile de raconter un voyage, tout ce qu'on a vu, senti, touché. Le plus intéressant aurait été de parler de toutes ces personnes que nous avons rencontré au cours de notre séjour, de ce qu'elles ont pu nous apprendre, chacune à leur manière , en particulier en ce qui concerne la démocratie et les libertés en Syrie. Merci à Mokhles, Ali, Mustafa, Mazen, Pierre, François, Maël, les vendeurs de lunettes, de tapis, les profs de fac, les expats, etc... Toutefois, je ne préfère pas m'étendre sur le sujet. Ce que l'on peut dire en résumé, c'est que certains (les bons citoyens?), seraient prêt à tout pour leur pays, leur président ou encore l'ensemble du monde arabe. D'autres vivent leur vie comme ils le peuvent, en profitant au maximum de leurs libertés et en se soumettant aux lois de ce régime qu'ils ne pensent pas voir changer très rapidement.
Nous avons tous été très surpris de constater une telle présence policière dans la vie de tous les jours. Tout est inscrit dans de grands cahiers. La police pourrait retracer notre séjour en Syrie sans la moindre difficulté. Même pour se rendre en “bateau-barque“ sur l'île d'Arouad il nous aura fallut présenter notre passeport. Quelqu'un est là pour tout noter. Dans les hôtels, même tarif. “De quelle ville venez vous, que faites vous en Syrie, ville de naissance, prénom de la mère, du père, etc...“. On a même était jusqu'à nous demander une photocopie du passeport en plus de tout les renseignements déjà donnés.
Je rédige ces lignes à moins de deux heures de mon départ pour la France, le coeur un peu gros de quitter toutes les personnes rencontrées au cours de ce mois et demi. Malheureusement, il n'y a que très peu de chance pour que des Jordaniens me rendent visite vu la difficulté d' obtenir un visa pour la France. Seul Hani est sûr de venir, j'attends déjà avec impatience de le retrouver en France. Pour ce qui est de Raëd, Ali, Youssef, Walid, Youssef (bis), Sami, et toutes les autres personnes que j'ai pu rencontrer au cours de mon séjour, il me faudra attendre de revenir ici pour espérer les revoir.... inch Allah!
Oui mais voilà, il me fallait garder un vrai bon souvenir d'Amman, c'est chose faite. Une belle paire de béquilles toutes neuves, qui brillent de mille feux ! Du coup, je sais pas si vous avez réussi à visualiser un peu la topographie de la capitale jordanienne à travers mes photos, mais en béquille c'est pas facile...Donc je pense passer mon après-midi tranquille dans ma chambre. Sami vient de partir vers Eskisheir, Rizlaine ne viendra me rendre visite que ce soir, histoire de voir si j'ai encore assez de vivre pour passer la nuit, donc du coup, l'envie d'écrire me revient, bizarrement... Je vais donc essayer de retracer ces dix jours en Syrie, riche en...plein de choses !
Samedi 1er mars:
Le bus pour Alep part de la gare routière d'Abdali dans moins d'une heure. Nous sommes posés avec Rizlaine dans un petit snack qui fait d'excellents sandwichs aux...rognons! Cette adresse devrait d'ailleurs être indiquée dans tous les guides de Jordanie, mais il ne figure toujours pas dans le lonely planet(quelle honte !). Le soleil et le son des cloches nous bercent et nous laissent entrevoir de beaux jours à venir. Enfin un peu de détente, on oublie les problèmes du camp, un peu de légerté ne devrait pas me faire du mal car ces derniers jours commençaient à devenir pesants. Le Jordan Times sous les yeux, les problèmes des Palestiniens me reviennent cependant vite à l'esprit. Et l'ampleure de la connerie humaine par la même occasion. Un ministre Israélien promet une shoah pour les dirigeants du Hamas. Plus va et moins les Israéliens comprennent comment résoudre le problème! Bon, légerté légerté, tel est le mot d'ordre pour les jours à venir.
Le bus part à l'heure et nous devrions arriver à Alep vers 22h30. Nous passons la frontière sans problèmes et on sent tout de suite que l'on est en Syrie. Les bergers qui font paître leurs moutons sur le terre plein central, les marchands de légumes sur les bas côté, les camions qui arrivent en sens inverse, tout ça sur l'autoroute et surtout les portraits de la famille al Assad tout les kilomètre... welcome to Syria !
La première forte expérience du voyage aura eu le lieu dans le bus. Notre chauffeur est un véritable fou du volant. Pas une seule voiture ne nous a doublé entre Amman et Alep! Je n'avais jamais imaginé qu'un bus puissent rouler aussi vite. Je lui demanderais bien de ralentir mais de toute façon ça ne servirait à rien, je connais déjà la réponse. “Inch Allah...“ Les gens pensent vraiment que tout est écrit. Pour eux, on a autant de chance de mourir d'un accident à 140km/h dans un 4L qu'à 50 dans une mercedes toute neuve. Du moment qu'Allah l'a décidé, c'est comme ça !
En plus, il discute avec son copilote, nous invite à partager son repas qu'il consomme tout en conduisant, rigole lorsque l'on croise une voiture fraichement réduite à néant par un camion...
Bref, nous arrivons à Alep en 7h, soit un peu plus d'une heure d'avance sur l'horaire prévu.
Shoukran kteer Allah !!!
Nous arrivons à quelques centaines de mètres de notre hôtel où Sami est arrivé depuis une heure après un très long trajet depuis Paris. Ca fait bien plaisir, un peu bizarre aussi, de le retrouver à 4000kms de notre “beau“ pays.
Nous passons une soirée plutôt calme à découvrir Alep de nuit, avant d'attaquer sa citadelle et son souk dès le lendemain matin.
Nous nous étions fait avec Rizlaine une idée d'Alep un peu trop belle après notre visite de Damas. D'après les livres que j'avais pu lire et les descriptions des voyageurs, je m'attendais a trouver une ville figée dans le temps, encore au Moyen-Age, telle que les Croisés auraient pû la découvrir (j'exagère à peine...). Ce ne sera pas le cas, si ce n'est au point de vue des moeurs, en particulier en ce qui concerne les femmes, voilées de la tête au pied pour la plupart!
Les marchands du souk parlent parfaitement français, et j'ai une forte impression de déjà vue peut-être le Grand Bazar d' Istanbul...? On trouvera certes des coins un peu plus traditionnels, mais cependant loin de tout ce que j'avais pu imaginer. Sami est pour sa part conquis, avec Rizlaine, on gardera une certaine déception jusqu'à notre départ, même si on ne peut tout de même pas contester le charme de cette ville.
Départ le lundi soir pour Lattakia où nous passons la soirée avant de partir visiter, le site d'Ugarit. Site datant du XVé siècle avant J.C. c'est aussi là qu'a été retrouvé les traces du premier alphabet. Malheureusement avec Sami, nous avons du mal a vraiment réaliser devant l'ampleur du site. Le tout n'est qu'un tas de ruines, sommes toute bien conservées pour l'époque, mais un tas de ruines quand même...Heureusement que Rizlaine est là pour nous faire un peu revivre le site en éveillant notre imagination car sinon, je n'aurais pas gardé un train grand souvenir de ce lieu en friche, où on peut voir des vaches brouter tranquillement au milieu des ruines. La mer n'est qu'à quelques centaines de mètres ce qui donne toutefois un peu plus de charme aux lieux.
Ensuite direction le château de Saladin. Normalement fermé le mardi, nous avons de la chance de pouvoir le visiter. En plus, il n'y a aucun visiteur avec nous. Nous voilà donc parti a explorer le château dont certaines parties sont complètement en ruines. On oublie les mesures de sécurité, pas de lumières dans les salles obscures, des escaliers en ruine, aucune rambarde pour éviter des chutes de trente mètres. On a un peu l'impression d'être des aventuriers à la recherche d'un trésor... Les paysages aux alentours sont eux aussi magnifiques, des collines, des grandes gorges de chaque côté du château, des forêts, un grand lac au loin. Belle après-midi dans ce petit coin verdoyant de la Syrie !
De retour à Lattakia, nous repassons à l'hôtel récupéré nos bagages. Nous sommes d'ailleurs plutôt content de partir, car le propriétaire de la pension était plus qu'emmerdant ! Il surveillait nos moindres faits et gestes, jusqu'à inspecter mes yeux en rentrant le soir afin de s'assurer que nous n'avions pas consommé de substances illicites... Dans un pays où la simple consommation vaut un petit séjour de 17 ans de prison, on s'en passera cher monsieur.
Taxi, gare routière, police, passeport, départ, police, passeport, route, route, route, Tartus, pension, interrogatoire, ça y est enfin tranquille pendant trois jours !!!
Nous ne tardons pas a rencontrer des Syriens. Ce sera l'occasion de s'abreuver d'un peu de foot, ça faisait très longtemps et ça commençait vraiment à me manquer. Seul problème, la place de Rizlaine...à l'hôtel. N'oublions pas qu'une fille n'a rien à faire dans un café en Syrie, surtout dans ce genre de lieux au public exclusivement masculin. Elle a déjà fait l'objet de toutes les conversations lorsque nous sommes venus nous installer en terrasse en fin d'après-midi, donc pas question qu'elle prenne place en plein milieu du café en fumant un narghileh, tout en sirotant du maté devant un match de foot.
L'heure est donc venue de faire des excuses publiques à Rizlaine!
Je n'ai pas toujours été bien gentil avec elle pendant les vacances, et même si je ne pensais pas les propos machistes que je tenais devant elle pour la taquiner, ce n'était parfois pas très intelligent, surtout lorsque tout les jours, elle avait droit à des réflexions ou des regards lui rappelant que même si elle était occidentale, elle restait tout de même une femme dans cette partie du monde...C'est d'ailleurs une des choses regrettable de la région. Les femmes n'ont pas beaucoup de droits et restent entièrement à la disposition des hommes. C'est un peu vite résumé certes, mais c'est malheureusement la réalité. Je n'ai peut-être pas à juger les meurs locales, mais je n'arriverai jamais vraiment à accepter que trois femmes doivent se partager un mari, ne puiissent pas se montrer dans leur foyer devant des invités auxquelles elles préparent de merveilleux repas ou encore être “obligées“ de sortir avec un épais voile noir devant les yeux. Je ne remets pas en cause le port du voile, à condition qu'il soit porté dans des proportions raisonnables. Encore une fois, le problème reste le même, plus les musulmans seront stigmatisés, plus ils se tourneront vers l'extrêmisme. Pour faire le lien avec le voile, la Turquie est l'exemple parfait. Après avoir fait de nombreux efforts pour rentrer dans l'Europe et essuyé plusieurs refus, la laïcité à petit à petit perdu du terrain pour laisser place à des partis plus tournés vers la religion. L'AKP d' Erdogan, au pouvoir depuis 2003 vient récemment de supprimer la loi sur l'interdiction du port du voile dans les universités Turques. Ca commence comme ça...
Bon si on en revenait aux vacances...Donc Tartus, petite ville agréable de bord de mer, même si on ne peut pas vraiment y accéder. Nous profitons de la journée de mercredi pour récupérer un peu des premiers jours assez fatiguant. Réveil tardif, petit déj' au knafa (un merveilleux dessert oriental!!!), puis direction l'île d'Arouad, au large de Tartous. Il faut prendre un petit bateau sur lequel s'entassent une quarantaine de passagers. Le nombre n'est pas limité, la seule condition est de trouver un place, n'importe où tant qu'on peut réussir à s'assoir. Après une vingtaine de minutes de traversée, nous voici arriver dans le port de la petite île. Elle ne fait que 800m d'est en ouest et 500 du nord au sud, entièrement recouverte de charmant petits immeubles, la densité de population y est très importante. Cependant, cela ne gâche rien aux charmes des lieux. Les petites ruelles s'entremêlent autour des ruines du château, les enfants jouent au foot le long des anciens remparts datant de l'époque Phénicienne et les vieux fument leur narghileh sur le port de poche où sont entassées les petits bateaux en bois avec leur pavillon Syrien.
Nous nous attablons le long du port, sous les tôles d'un petit restaurant. Les plats de poissons arrivent accompagnés de mezzés, de salades, de fruits, d'un petit vin bl...(ha non je rêve là, on est en Syrie, c'était du pepsi...). Nous restons trois heures à tables à regarder les bateaux arriver et partir, les chats se battre pour un bout de poisson ou encore les serveurs balancer les déchets à la mer (la Méditerranée fait malheureusement aussi office de décharger ici). Nous quittons enfin la terrasse pour se balader au hasard des rues et le long des anciens remparts. Le soleil descend doucement sur la mer, nous repartons donc vers le port afin de ne pas manquer le dernier bateau. Nous retrouverons nos amis Syriens avec qui nous passerons une nouvelle soirée, mais avec Rizlaine cette fois-ci !
Le lendemain matin, nous arrivons a nous réveiller assez tôt pour partir vers le Krak des Chevaliers, impressionnant château fort situé au sommet d'une colline faisant face au Mont Liban enneigé. Notre chauffeur nous tient ensuite à nous faire découvrir un monastère orthodoxe situé à quelques kilomètres du Krak. Le lieu est extrêmement paisible, et donnerais presque envie d' y séjourner quelques jours...Comme d'habitude pour les gens du coin je suis chrétien, notre chauffeur aussi, j'échappe de peu à la prière collective que j'aurais eu bien du mal à faire! C'est intéressant de voire comme les Chrétiens ont une manière différente de vivre leur religion ici. Petit exemple, le jeûne du Carême dure 50 jours (même les musulmans semblent préférer leur Ramadan).
Nous repartons vers Tartus, les paysages sont encore une fois magnifiques. Nous traversons des petits villages desservis par de simples chemins de terre et où le temps semble s'être arrêté. Le soleil descend au loin et plus personnes ne parle dans la voiture, seule la musique orientale nous berce et nous enfonce un peu plus dans nos pensées...
Nous retrouvons nos amis à Tartus pour profiter de notre dernière soirée au bord de la Méditerranée. Petit resto en bord de mer avec des mezzés plein la table. Les plats sont à peine arrivés que la TV en face de nous diffuse des images de terreur dans une ville qui semble bien être Jérusalem. Inutile d'en dire plus, on se doute déjà de ce qu'il vient de se passer. La réponse du berger à la bergère, ou, qui sème le vent récolte la tempête... Les terroristes palestiniens répondent lâchement à l'armée israélienne en s'en prenant à des civils qui n'approuvent pas forcément les décisions de leur gouvernement envers Gaza. Oui mais voilà, ce genre d'évènement continuera encore longtemps si le Hamas et le gouvernement israélien ne changent pas leur politique.
Difficile de trouver l'appétit devant de telles images... Nous passons tout de même une bonne soirée, terminée sur la corniche et sous le ciel étoilé de Tartus. Encore une fois des rêves pleins la tête!
Réveil très très difficile le lendemain matin pour aller à Palmyre, à plus de trois heures de bus, au milieu du désert en direction de l'Irak. Encore une fois, les paysages nous laissent sans voie même s'ils sont totalement différents de ce que l'on a pu voir jusqu'à présent. Dans cette région la pluie ne tombe que très épisodiquement entre décembre et février, pas une goutte le reste de l'année. Le soleil derrière la vitre tape d'ailleurs très fort et la température à augmenté d'une petite dizaine de degrés en moins de 100km. La musique dans les oreilles, je dévore des yeux les paysages! Le bus est blindé, on a même installé des chaises en plastique au milieu de l'allée centrale afin de gagner quelques passagers de plus. Un jeune Syrien de 21ans est assis avec un autre passager entre le chauffeur et moi derrière le pare brise. Nous commençons à discuter, et il tient absolument à nous inviter à boire un thé chez lui. Nous acceptons même si nous ne disposons pas de beaucoup de temps. L'architecture de la ville est très différent de ce que l'on a pu voir jusqu'à maintenant. On se croirait plus dans le sud de l'Algérie qu'en Syrie. Nous partons ensuite vers l'immense site de Palmyre, vraiment très impressionnant. Les ruines de la ville antique sont dominées par un château arabe du XIIIè siècle perchée sur une grosse colline à deux kilomètres. Les montagnes se dessinent au loin et prennent des teintes différentes au fur et à mesure que descend le soleil. Il est déjà l'heure de partir, mais ce détour vers Palmyre m'aura réellement donné envie de revenir visiter l'est du pays.
Nous arrivons à Damas et il ne nous faudra que quelques petites minutes pour être reconquis par le charme de cette ville. Pierre nous accueil dans la maison de M. l'Hôpital, et Sami pourra ainsi constater que nous n'avions pas exagéré avec Rizlaine sur la beauté de la “petite“ demeure... Soirée un peu arrosée, nous n'avions pas touché, ni Rizlaine ni moi, à une seule goute d'alcool depuis trois semaines. Il ne faudra pas longtemps pour sombrer face aux quelques verres d'Arak que nous servira notre hôte... Le premier muezzin fait entendre sa voix dans Damas, j'en profite pour m'échapper sur le toit de la maison d'où l'on peut admirer toutes les lumières de la ville qui dévorent les montagnes environnantes. Les minarets éclairés de lumières vertes, les églises de bleu, les palmiers, les toits de la ville et toutes ses lumières le tout accompagnés des chants de tout les muezzins juste avant le levé du soleil. La scène est tout simplement magique!!! Cela me redonne de l'énergie pour continuer encore un peu la soirée. Le marchand de sable ne passera d'ailleurs qu'à 6h30, alors que le soleil brille déjà haut dans le ciel.
Pas la peine d'en rajouter beaucoup sur Damas, si ce n'est que nous avons cette fois-ci fait la rencontre de nombreuses personnes que j'espère bien revoir dès l'année prochaine, mais pour un temps un peu plus long, inch Allah.
La magie des milles et une nuit à aussi eu l'air de s'emparer de Sami qui semble vouloir revenir au plus vite dans la plus vieille capitale du monde. Surtout après la hamam de dimanche soir, encore plus beau que celui de la dernière fois, même si cela perd du coup un peu en authenticité. Dernière soirée avec nos amis. Echange des adresses mail et dodo tardif avant de repartir vers Amman.
Ce n'est pas très facile de raconter un voyage, tout ce qu'on a vu, senti, touché. Le plus intéressant aurait été de parler de toutes ces personnes que nous avons rencontré au cours de notre séjour, de ce qu'elles ont pu nous apprendre, chacune à leur manière , en particulier en ce qui concerne la démocratie et les libertés en Syrie. Merci à Mokhles, Ali, Mustafa, Mazen, Pierre, François, Maël, les vendeurs de lunettes, de tapis, les profs de fac, les expats, etc... Toutefois, je ne préfère pas m'étendre sur le sujet. Ce que l'on peut dire en résumé, c'est que certains (les bons citoyens?), seraient prêt à tout pour leur pays, leur président ou encore l'ensemble du monde arabe. D'autres vivent leur vie comme ils le peuvent, en profitant au maximum de leurs libertés et en se soumettant aux lois de ce régime qu'ils ne pensent pas voir changer très rapidement.
Nous avons tous été très surpris de constater une telle présence policière dans la vie de tous les jours. Tout est inscrit dans de grands cahiers. La police pourrait retracer notre séjour en Syrie sans la moindre difficulté. Même pour se rendre en “bateau-barque“ sur l'île d'Arouad il nous aura fallut présenter notre passeport. Quelqu'un est là pour tout noter. Dans les hôtels, même tarif. “De quelle ville venez vous, que faites vous en Syrie, ville de naissance, prénom de la mère, du père, etc...“. On a même était jusqu'à nous demander une photocopie du passeport en plus de tout les renseignements déjà donnés.
Je rédige ces lignes à moins de deux heures de mon départ pour la France, le coeur un peu gros de quitter toutes les personnes rencontrées au cours de ce mois et demi. Malheureusement, il n'y a que très peu de chance pour que des Jordaniens me rendent visite vu la difficulté d' obtenir un visa pour la France. Seul Hani est sûr de venir, j'attends déjà avec impatience de le retrouver en France. Pour ce qui est de Raëd, Ali, Youssef, Walid, Youssef (bis), Sami, et toutes les autres personnes que j'ai pu rencontrer au cours de mon séjour, il me faudra attendre de revenir ici pour espérer les revoir.... inch Allah!
vendredi 29 février 2008
http://www.cbsp.fr/
Allez donc faire un petit tour sur ce lien histoire de vous divertir un peu...
C'est pas très cher et ça peut rapporter gros à certains.
C'est pas très cher et ça peut rapporter gros à certains.
jeudi 28 février 2008
Derniers jours à Wihdat
Bon, alors je recommence, vu que mon pu.... d'ordi vient de buger juste avant le point final.
Il me fait des caprices pour que je le laisse un peu en paix, que je lui offre une retraite bien méritée, mais il peut rêver, car ce n’est pas après des études de géographie que je vais pouvoir m'en acheter un nouveau, il va donc falloir tenir encore un bon moment mon ami!
Enfin, ça donnait à peu près ça.
Voilà quelques jours que je n'ai pas écris de messages pour alimenter mon blog qui crierait presque famine. En même temps ces derniers jours, je les ai passés à bosser, dans le camp ou dans ma chambre, afin de terminer correctement mes recherches avant de partir pour la Syrie samedi matin. Les derniers moments à Wihdat se rapprochent donc d’heure en heure. Plus l’échéance arrive, moins j’ai envie de partir et plus l’idée de revenir l’année prochaine me trotte dans la tête… Je ne sais cependant pas encore de quoi mon avenir proche sera fait. Si j’avais la certitude de pouvoir devenir chercheur (chose qui me semble vraiment bien difficile) je n’hésiterais pas une seconde pour me lancer dans l’aventure. Il me reste encore quelques mois (jours ?) pour me décider.
Cette expérience aura vraiment été exceptionnelle mais aussi très bénéfique si jamais je dois continuer dans cette voie. J’ai appris plus en un mois qu’au travers de la trentaine de livres que j’ai lu sur le sujet avant de venir ici. L’échange avec la population, de Wihdat ou du reste de la ville, m’a permis de me faire mon propre avis sur le problème palestinien et de me rendre compte que beaucoup de généralités écrites dans les livres ne sont pas toujours vérifiables sur place. Je penses en particulier à une chose toute bête, mais un auteur avait affirmé que le marché du camp était principalement fréquenté le vendredi…Nous n’avons certainement pas étudié le même lieu au vu de ce que j’ai pu constater la semaine dernière et ce que m’ont dit les marchands eux-mêmes…
Pareil en ce qui concerne l’idée que se font les gens d’un camp de réfugié. Premièrement à Amman, il faut être un grand spécialiste pour réussir à en délimiter les frontières. Ensuite, sa population est de loin la plus amicale que j’ai rencontré dans le pays. Ces derniers jours, je n’arrivais plus à bosser tellement je voulais profiter du temps qu’il me restait pour discuter avec les vendeurs. Et les rares moments où je réussissais à me plonger dans mon étude plus d’une trentaine de minutes d’affilée, les gens m’apportaient des fruits, des légumes, du thé, sans que je ne demande quoi que ce soit. Pareil pour les repas que je partageais la plupart du temps avec eux. Pour la petite histoire, aujourd’hui, j’ai été“obligé“ de manger deux fois en deux heures pour ne pas vexer mes hôtes…
Donc, impossible de mettre en doute l’hospitalité et la gentillesse des palestiniens.
En tout cas, j’aurais eu l’occasion cette année et sans le savoir avant d’arriver, d’assister aux derniers moments de vie du souk. Le maire d’Amman a fait une visite à Wihdat la semaine dernière afin de constater le parfait état d’authenticité dans lequel il était (le camp). La municipalité cherche depuis quelques années à intégrer complètement cet espace au reste de la ville, que ce soit à travers des programmes de réhabilitation de l’habitat ou des infrastructures sanitaires et routières. Comme je le disais un peu plus tôt, il est devenu par moments très difficile de voir que l’on se trouve dans un camp de réfugiés.
Dès l’année prochaine, ce souk, qui est l’un des plus vieux du pays, devrait être rasé pour que l’on en reconstruise un nouveau avec un étage. Finies les vieilles étales construites en même temps que le camp en 1955, plus d’allées en terre et encore moins tout ces fils électriques qui partent dans tous les sens afin d’emmener la lumière au-dessus des stands des marchands.
Le dernier lieu du camp où vivait encore vraiment cet air de Palestine va disparaître pour laisser place à un bâtiment tout neuf, comme ils fleurissent par milliers dans cette Amman galopant vers le futur.
Ce sera aussi le moment de la retraite pour une partie des marchands dont certains approchent des 80 ans mais continuent de venir tous les matins vendre deux ou trois bottes d’oignons dans le seul but de partager un moment avec les gens qui ont fait leur quotidien depuis plus de 50ans. La mémoire de la Palestine continuera ainsi de s’éteindre un peu plus dans le pays, mais aussi dans le monde.
La Jordanie continuera quant à elle de remplir la part officieuse de son contrat passé en même temps que les accords de paix conclus avec Israël à Wadi Arabia en 94 (je ne suis ni sûr du nom, ni de la date), à savoir (jugement personnel) débarrasser l’Etat hébreux d’une grande partie des réfugiés palestiniens du Moyen-Orient en les intégrant au Royaume Hashémite.
C’est impressionnant de voir comme les jeunes générations n’ayant jamais vu la Palestine de leurs propres yeux sont attachées à cette terre par les seuls souvenirs de leurs parents. Il n’est pas rare de voir les yeux de grands gaillards, toujours souriants et déconneurs, se mettre à briller à l’évocation du droit au retour. Tout ça suivi d’un silence de plomb de quelques secondes avant que je relance à chaque fois la même question bête histoire de rompre le malaise “would you come back to Palestine if you could ?“. Toujours la même réponse brève et déterminée “YES !!!“. Même après avoir été au contact de cette population, j’ai du mal à comprendre comment elle peut être aussi attaché à un lieu qu’elle ne connaît même pas.
Pareil lorsqu’ils me demandent si je suis déjà allé à Hébron, Naplouse ou Bethléem, villes magnifiques d’après eux, mais qu’ils n’ont pu voir qu’en photos…Et oui, même si les réfugiés ont la nationalité jordanienne, il leur faut un visa pour visiter ce pays qui était le leur. Etant d’origine palestinienne et en plus habitant à Wihdat, seule une très petite minorité a réussi un jour à fouler le territoire israélien. Certains ont parfois toute une partie de leur famille vivant là-bas mais ils n’ont jamais pu les revoir depuis leur départ. Voilà comment Israël arrive à créer une haine envers les juifs chez une partie de cette population. Et même au niveau mondial, de plus en plus de personnes ont tendance à mélanger juifs et israéliens, comme si nazi était égal à allemand au temps du 3é Reich…Peut-être que la montée de l’antisémitisme est en partie créée par l’Etat d’Israël et la politique qu’il mène au Proche-Orient, en particulier à Gaza où 41 personnes sont encore mortes ce matin... En tout cas, tel est mon point de vue.
Ce séjour aura en tout cas renforcé mes opinions sur une partie des politiciens au pouvoir en Israël qui malheureusement ne résoudront jamais le problème sans accepter de vivre en paix avec les arabes. Cela peut paraître difficile à croire, mais beaucoup de réfugiés ne sont pas contre un même état où cohabiteraient juifs et Arabes. Le Coran lui-même affirme qu’il faut respecter les deux autres religions monothéistes. Les “bons“ musulmans acceptent donc les juifs. Seule une petite partie d’extrémistes comme les membres du Hamas ou du Hezbollah renvoie une image négative de leur religion et de leur peuple, ce qui nous ferait parfois croire que tous les Arabes n’attendent qu’un nouveau génocide. Mais encore une fois, est-ce que la force de ses partis ne vient pas du fait qu’Israël continu ses colonisations en Cisjordanie, construit un mur pour être à l’abris des Arabes (tous terroristes…), maintient les gazaouis dans une prison de quelques dizaines de Kms carrés où les conditions de vie sont en dessous du supportable, etc., etc., etc…
J’ai passé mon dernier jour à Wihdat en tant qu’apprenti chercheur aujourd’hui, c’est pourquoi je m’accorde la liberté de tirer un petit bilan politique de ce qu’il m’a été permis d’observer pendant ce mois partagé avec la population du camp. Et encore, je pourrais continuer sur l’Irak, car de nombreux irakiens sont venus s’installer ici depuis 2003 pour fuir les bombes américaines justifiées par quelques bidons de pétrole supplémentaires pour l'oncle Sam. Raappelons que Bush a eu la bonne idée de faire exécuter Saddam le jour de l’Aïd, histoire d’attiser encore un peu plus la haine de la population locale envers les Etats-Unis. A croire qu’ils collaborent aussi avec Israël pour trouver les meilleures idées afin d’ éviter toute forme de stabilité dans la région…
Bon, fini avec les choses graves, je rejoins Sami dans deux jours à Alep, le ton sera définitivement plus gai et les paysages plus attrayants que ceux du camp… A bientôt si j’ai le temps, pour NOS nouvelles aventures, quasiment un an jour pour jour après notre pacte passé devant le “supermarket“ de la gare routière à Gaziantep en attendant notre bus pour Urfa. Personnellement, je n’étais pas certain que nous arriverions à l’honorer, mais tout vient à point à qui sait attendre, qu’en penses tu Saaaami… ?
Il me fait des caprices pour que je le laisse un peu en paix, que je lui offre une retraite bien méritée, mais il peut rêver, car ce n’est pas après des études de géographie que je vais pouvoir m'en acheter un nouveau, il va donc falloir tenir encore un bon moment mon ami!
Enfin, ça donnait à peu près ça.
Voilà quelques jours que je n'ai pas écris de messages pour alimenter mon blog qui crierait presque famine. En même temps ces derniers jours, je les ai passés à bosser, dans le camp ou dans ma chambre, afin de terminer correctement mes recherches avant de partir pour la Syrie samedi matin. Les derniers moments à Wihdat se rapprochent donc d’heure en heure. Plus l’échéance arrive, moins j’ai envie de partir et plus l’idée de revenir l’année prochaine me trotte dans la tête… Je ne sais cependant pas encore de quoi mon avenir proche sera fait. Si j’avais la certitude de pouvoir devenir chercheur (chose qui me semble vraiment bien difficile) je n’hésiterais pas une seconde pour me lancer dans l’aventure. Il me reste encore quelques mois (jours ?) pour me décider.
Cette expérience aura vraiment été exceptionnelle mais aussi très bénéfique si jamais je dois continuer dans cette voie. J’ai appris plus en un mois qu’au travers de la trentaine de livres que j’ai lu sur le sujet avant de venir ici. L’échange avec la population, de Wihdat ou du reste de la ville, m’a permis de me faire mon propre avis sur le problème palestinien et de me rendre compte que beaucoup de généralités écrites dans les livres ne sont pas toujours vérifiables sur place. Je penses en particulier à une chose toute bête, mais un auteur avait affirmé que le marché du camp était principalement fréquenté le vendredi…Nous n’avons certainement pas étudié le même lieu au vu de ce que j’ai pu constater la semaine dernière et ce que m’ont dit les marchands eux-mêmes…
Pareil en ce qui concerne l’idée que se font les gens d’un camp de réfugié. Premièrement à Amman, il faut être un grand spécialiste pour réussir à en délimiter les frontières. Ensuite, sa population est de loin la plus amicale que j’ai rencontré dans le pays. Ces derniers jours, je n’arrivais plus à bosser tellement je voulais profiter du temps qu’il me restait pour discuter avec les vendeurs. Et les rares moments où je réussissais à me plonger dans mon étude plus d’une trentaine de minutes d’affilée, les gens m’apportaient des fruits, des légumes, du thé, sans que je ne demande quoi que ce soit. Pareil pour les repas que je partageais la plupart du temps avec eux. Pour la petite histoire, aujourd’hui, j’ai été“obligé“ de manger deux fois en deux heures pour ne pas vexer mes hôtes…
Donc, impossible de mettre en doute l’hospitalité et la gentillesse des palestiniens.
En tout cas, j’aurais eu l’occasion cette année et sans le savoir avant d’arriver, d’assister aux derniers moments de vie du souk. Le maire d’Amman a fait une visite à Wihdat la semaine dernière afin de constater le parfait état d’authenticité dans lequel il était (le camp). La municipalité cherche depuis quelques années à intégrer complètement cet espace au reste de la ville, que ce soit à travers des programmes de réhabilitation de l’habitat ou des infrastructures sanitaires et routières. Comme je le disais un peu plus tôt, il est devenu par moments très difficile de voir que l’on se trouve dans un camp de réfugiés.
Dès l’année prochaine, ce souk, qui est l’un des plus vieux du pays, devrait être rasé pour que l’on en reconstruise un nouveau avec un étage. Finies les vieilles étales construites en même temps que le camp en 1955, plus d’allées en terre et encore moins tout ces fils électriques qui partent dans tous les sens afin d’emmener la lumière au-dessus des stands des marchands.
Le dernier lieu du camp où vivait encore vraiment cet air de Palestine va disparaître pour laisser place à un bâtiment tout neuf, comme ils fleurissent par milliers dans cette Amman galopant vers le futur.
Ce sera aussi le moment de la retraite pour une partie des marchands dont certains approchent des 80 ans mais continuent de venir tous les matins vendre deux ou trois bottes d’oignons dans le seul but de partager un moment avec les gens qui ont fait leur quotidien depuis plus de 50ans. La mémoire de la Palestine continuera ainsi de s’éteindre un peu plus dans le pays, mais aussi dans le monde.
La Jordanie continuera quant à elle de remplir la part officieuse de son contrat passé en même temps que les accords de paix conclus avec Israël à Wadi Arabia en 94 (je ne suis ni sûr du nom, ni de la date), à savoir (jugement personnel) débarrasser l’Etat hébreux d’une grande partie des réfugiés palestiniens du Moyen-Orient en les intégrant au Royaume Hashémite.
C’est impressionnant de voir comme les jeunes générations n’ayant jamais vu la Palestine de leurs propres yeux sont attachées à cette terre par les seuls souvenirs de leurs parents. Il n’est pas rare de voir les yeux de grands gaillards, toujours souriants et déconneurs, se mettre à briller à l’évocation du droit au retour. Tout ça suivi d’un silence de plomb de quelques secondes avant que je relance à chaque fois la même question bête histoire de rompre le malaise “would you come back to Palestine if you could ?“. Toujours la même réponse brève et déterminée “YES !!!“. Même après avoir été au contact de cette population, j’ai du mal à comprendre comment elle peut être aussi attaché à un lieu qu’elle ne connaît même pas.
Pareil lorsqu’ils me demandent si je suis déjà allé à Hébron, Naplouse ou Bethléem, villes magnifiques d’après eux, mais qu’ils n’ont pu voir qu’en photos…Et oui, même si les réfugiés ont la nationalité jordanienne, il leur faut un visa pour visiter ce pays qui était le leur. Etant d’origine palestinienne et en plus habitant à Wihdat, seule une très petite minorité a réussi un jour à fouler le territoire israélien. Certains ont parfois toute une partie de leur famille vivant là-bas mais ils n’ont jamais pu les revoir depuis leur départ. Voilà comment Israël arrive à créer une haine envers les juifs chez une partie de cette population. Et même au niveau mondial, de plus en plus de personnes ont tendance à mélanger juifs et israéliens, comme si nazi était égal à allemand au temps du 3é Reich…Peut-être que la montée de l’antisémitisme est en partie créée par l’Etat d’Israël et la politique qu’il mène au Proche-Orient, en particulier à Gaza où 41 personnes sont encore mortes ce matin... En tout cas, tel est mon point de vue.
Ce séjour aura en tout cas renforcé mes opinions sur une partie des politiciens au pouvoir en Israël qui malheureusement ne résoudront jamais le problème sans accepter de vivre en paix avec les arabes. Cela peut paraître difficile à croire, mais beaucoup de réfugiés ne sont pas contre un même état où cohabiteraient juifs et Arabes. Le Coran lui-même affirme qu’il faut respecter les deux autres religions monothéistes. Les “bons“ musulmans acceptent donc les juifs. Seule une petite partie d’extrémistes comme les membres du Hamas ou du Hezbollah renvoie une image négative de leur religion et de leur peuple, ce qui nous ferait parfois croire que tous les Arabes n’attendent qu’un nouveau génocide. Mais encore une fois, est-ce que la force de ses partis ne vient pas du fait qu’Israël continu ses colonisations en Cisjordanie, construit un mur pour être à l’abris des Arabes (tous terroristes…), maintient les gazaouis dans une prison de quelques dizaines de Kms carrés où les conditions de vie sont en dessous du supportable, etc., etc., etc…
J’ai passé mon dernier jour à Wihdat en tant qu’apprenti chercheur aujourd’hui, c’est pourquoi je m’accorde la liberté de tirer un petit bilan politique de ce qu’il m’a été permis d’observer pendant ce mois partagé avec la population du camp. Et encore, je pourrais continuer sur l’Irak, car de nombreux irakiens sont venus s’installer ici depuis 2003 pour fuir les bombes américaines justifiées par quelques bidons de pétrole supplémentaires pour l'oncle Sam. Raappelons que Bush a eu la bonne idée de faire exécuter Saddam le jour de l’Aïd, histoire d’attiser encore un peu plus la haine de la population locale envers les Etats-Unis. A croire qu’ils collaborent aussi avec Israël pour trouver les meilleures idées afin d’ éviter toute forme de stabilité dans la région…
Bon, fini avec les choses graves, je rejoins Sami dans deux jours à Alep, le ton sera définitivement plus gai et les paysages plus attrayants que ceux du camp… A bientôt si j’ai le temps, pour NOS nouvelles aventures, quasiment un an jour pour jour après notre pacte passé devant le “supermarket“ de la gare routière à Gaziantep en attendant notre bus pour Urfa. Personnellement, je n’étais pas certain que nous arriverions à l’honorer, mais tout vient à point à qui sait attendre, qu’en penses tu Saaaami… ?
samedi 23 février 2008
vendredi 22 février 2008
Un vendredi bien tranquille...
Vendredi c'est prière en Jordanie. Après m'être réveillé et avoir vu le magnifique soleil qui brille dehors, je décide de prendre mon temps avant de partir au camp. J'ouvre la fenêtre pour profiter du chant des oiseaux, chose impossible à faire un autre jour de la semaine à cause du bruit de la ville et des klaxons des voitures. J'écoute le prêche de l'imam qui est retransmit le vendredi depuis le minaret. Ca a beau ne pas être très laïc et tolérant envers les autres religions, en bon occidental que je suis et même si je ne comprends rien à ce qu'il raconte, j'adore !!!
Je descends ensuite tranquillement jusqu'à la ville basse afin d' attraper un mini bus pour Wehdat.
Et là, je me rappel pourquoi j'aime tellement ce magnifique sport qu'est le foot... Des milliards d'Abramovic jusqu'aux réfugiés de Wihdat, il ne suffit que d'un seul petit bout de cuir tout rond pour faire vibrer la planète, des plus riches aux plus pauvres!!!
Les jeunes s'emparent des rues délaissées par les voitures en ce jour de repos du monde musulman pour s'adonner au plus beau des sports...! C'est l'occasion pour moi de faire quelques clichés footballistics comme je les aimes. Même si ce ne sont pas les meilleurs que j'ai pu faire, j'aime toujours garder des souvenirs de footballers des endroits où je suis passé.
La bonne humeur règne décidément aujourd'hui dans Amman. Une fois arrivé au camp, je constate que c'est toute la ville qui est au ralenti aujourd'hui. Le souk est complètement vide. J'en profite pour prendre quelques photos pour mon mémoire, ce que je n'ai pas commencé à faire jusqu'à présent car les habitants du camp n'aiment pas vraiment se faire photographier.
C'est aussi l'occasion de faire des croquis du souk, chose difficile les autres jours vu l'agitation ambiante. Aujourd'hui non plus je n'y arriverai pas. Des gamins sortent de nul part et commencent à être intrigués par mes dessins. Rapidement, ils se sentent à l'aise avec moi et commencent à taper sur les étales en fer repliées. Ils n'ont que 10 piges, mais ils arrivent à sortir des rythmes de je ne sais où assez impressionnants! L'un d'eux saute sur une étale et commence à danser. Il me prend par les mains et m'invite à faire comme lui. Je n'ai pas le rythme qu'il peut avoir, mais je n'arrive pas à refuser très longtemps. Je dois vraiment avoir l'air très con à côté de lui mais je suis un peu obligé de l'imiter car il n'a pas décidé de me lâcher. J'ai beau leur dire que je dois bosser, ils continuent de chanter et danser, je capte au bout d'un moment qu'ils parlent de moi. "ivhjiznvirunvrin Daoud, uhbecubeucb Daoud,ecfgvbzygcvbygr Daoud..." ils sont morts de rire... Plutôt marrant mais je crois que ce n'est pas aujourd'hui que j'arriverai à bosser. Alors que des plus vieux viennent leur dire de me laisser travailler, j'entends quelqu'un qui m'appel pour m'inviter à boire un café. Encore impossible de refuser. Je repars à 17h avec trois pauvres traits sur mon cahier...
Et oui David, musulman ou non, tu apprendras que le vendredi, on ne travail pas en Jordanie!
Je descends ensuite tranquillement jusqu'à la ville basse afin d' attraper un mini bus pour Wehdat.
Et là, je me rappel pourquoi j'aime tellement ce magnifique sport qu'est le foot... Des milliards d'Abramovic jusqu'aux réfugiés de Wihdat, il ne suffit que d'un seul petit bout de cuir tout rond pour faire vibrer la planète, des plus riches aux plus pauvres!!!
Les jeunes s'emparent des rues délaissées par les voitures en ce jour de repos du monde musulman pour s'adonner au plus beau des sports...! C'est l'occasion pour moi de faire quelques clichés footballistics comme je les aimes. Même si ce ne sont pas les meilleurs que j'ai pu faire, j'aime toujours garder des souvenirs de footballers des endroits où je suis passé.
La bonne humeur règne décidément aujourd'hui dans Amman. Une fois arrivé au camp, je constate que c'est toute la ville qui est au ralenti aujourd'hui. Le souk est complètement vide. J'en profite pour prendre quelques photos pour mon mémoire, ce que je n'ai pas commencé à faire jusqu'à présent car les habitants du camp n'aiment pas vraiment se faire photographier.
C'est aussi l'occasion de faire des croquis du souk, chose difficile les autres jours vu l'agitation ambiante. Aujourd'hui non plus je n'y arriverai pas. Des gamins sortent de nul part et commencent à être intrigués par mes dessins. Rapidement, ils se sentent à l'aise avec moi et commencent à taper sur les étales en fer repliées. Ils n'ont que 10 piges, mais ils arrivent à sortir des rythmes de je ne sais où assez impressionnants! L'un d'eux saute sur une étale et commence à danser. Il me prend par les mains et m'invite à faire comme lui. Je n'ai pas le rythme qu'il peut avoir, mais je n'arrive pas à refuser très longtemps. Je dois vraiment avoir l'air très con à côté de lui mais je suis un peu obligé de l'imiter car il n'a pas décidé de me lâcher. J'ai beau leur dire que je dois bosser, ils continuent de chanter et danser, je capte au bout d'un moment qu'ils parlent de moi. "ivhjiznvirunvrin Daoud, uhbecubeucb Daoud,ecfgvbzygcvbygr Daoud..." ils sont morts de rire... Plutôt marrant mais je crois que ce n'est pas aujourd'hui que j'arriverai à bosser. Alors que des plus vieux viennent leur dire de me laisser travailler, j'entends quelqu'un qui m'appel pour m'inviter à boire un café. Encore impossible de refuser. Je repars à 17h avec trois pauvres traits sur mon cahier...
Et oui David, musulman ou non, tu apprendras que le vendredi, on ne travail pas en Jordanie!

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