vendredi 25 janvier 2008
(Suite)
Cigarettes, biscuits, fromages, pneus de voitures, sac de ciments… Tout ce qui manque à Gaza trouve rapidement preneurs. Les fermiers des environs écoulent sans difficulté moutons, chèvres et même des vaches. «Cela fait douze ans que je n’étais pas sorti de la bande de Gaza. Changer d’air, même pour une heure, c’est une grande joie, explique Abou Tamer, un informaticien venu chercher des médicaments contre l’hypertension, difficiles à trouver à Gaza. Je suis rentré d’Arabie Saoudite, en 1996, parce qu’on nous disait que maintenant nous avions un Etat, mais on n’a pas trouvé d’Etat du tout.»
Ok, la bouteille de coca ne représente pas un exemple parfait pour montrer la misère de Gaza, mais en revanche, le témoignage d'Abou Tamer, vivant en Arabie Saoudite avant de revenir en Palestine me semble plus parlant. On peut imaginer le niveau de vie qui était le siens là-bas. Imaginez vous à sa place, de retour dans un territoire long de 45 km et profond de 6 à 10 km, où le taux de chômage s'élève à 32,3% (selon un récent rapport de l'ONU). Il y a de quoi se sentir rapidement à l'étroit lorsque l'on vient d'un pays de 2 152 000 kilomètres carrés...Et puis informaticien dans le Golfe, en voilà un métier qui doit rapporter...
mercredi 23 janvier 2008
Morceau choisi...

Juste une petite partie de l'interview de Bruno Vinay, chef de mission pour médecins du monde à Gaza. A découvrir en intégralité sur le site de Libé.
Quel est l’état d’esprit des habitants de Gaza?
Les gens sont dans la rue et manifestent depuis hier. Il y a de plus en plus de manifestations. Ce matin, le Hamas défilait à vélo pour bien montrer qu’il n’y a plus de fioul. Il y a beaucoup de drapeaux verts (du Hamas) et des étendards palestiniens portés par des groupes d’hommes. Les gens sont plongés dans des difficultés quotidiennes très importantes.
Le bassin des eaux usagées est complètement plein. Il y a quelques jours, la menace terroriste anti-écologique qui prévoyait de déverser ces eaux dans la Méditerranée pour forcer la communauté internationale à prendre conscience et polluer Tel-Aviv a circulé. Il s’est passé la même chose à Rafah. Avant que le mûr soit partiellement détruit ce matin, les rumeurs d’explosions de la frontière ont été évoquées, il y a une semaine. Finalement, ils l’ont fait.
Les habitants de Gaza se sentent humiliés et renvoyés aux années 50 quand ils n’avaient pas d’eau et allait en chercher avec des bidons. Ils n’ont plus de gaz, donc ils ne se lavent plus, ne se chauffent plus. Une forme de résistance s’organise. Ils ont l’habitude.
Cette résistance se manifeste-t-elle à l’encontre des militants et des élus du Hamas?
Je ne le pense pas. Je n’entends pas des voix s’élever contre le Hamas. Tout le monde se sert les coudes. Les tracas quotidiens oblitèrent les discours politiques. Indirectement, j’ai le sentiment même que cela va renforcer une certaine solidarité. D’ailleurs, ce matin, c’est le Hamas qui a fait les 17 points passages dans la clôture entre Gaza et l’Egypte. Les gens se disent que c’est grâce au Hamas qu’ils peuvent passer.
- Preuve que la politique menée par le gouvernement israélien ne déstabilise pas le Hamas, bien au contraire, il ne fait que renforcer le sentiment de la population qui considère qu'il est le seul à se soucier des problèmes des Gazaouits.
lundi 21 janvier 2008
Indifférence générale !

Il y a pleins de choses qui m'énervent en ce moment. Peut être certain(e)s ce reconnaitrons, mais là n'est pas le problème.
Cela fait déjà plus de 6 mois qu' Israël impose un blocus sur la Bande de Gaza qui n'est autre qu'une prison géante à ciel ouvert. Comme si cela ne suffisait pas, depuis jeudi, le gouvernement israélien a décidé de suspendre la fourniture essentielle d’électricité et de carburant (et donc aussi d’eau, puisque les pompes à eau ne peuvent plus fonctionner), ainsi que l’approvisionnement vital en nourriture, médicaments et autres fournitures de nature humanitaire, à la population civile de Gaza. Si l'on rajoute à cela les assassinats des dirigeants du Hamas commandités par Israël, qui souvent font autant de victimes chez les civils (40 pour la semaine dernière), le tableau est parfait !!!
Comment un peuple qui a autant souffert il y a de cela 60ans peut commettre de tels crimes contre ses voisins? C'est ce genre d'épisodes qui nous montre la face obscure de l'être humain. Souffre avant de faire souffrir ton prochain. Je crois que cette phrase n'est écrit dans aucun texte saint, mais pourtant, on pourrait le croire en retraçant l'histoire des religions depuis 2000ans...
Et pendant ce temps là, l'occident n'a que faire des conditions dans lesquelles vit la population de Gaza. Bush et Sarkozy étaient pourtant tout les deux au Proche-Orient la semaine dernière, le premier pour essayer de redorer son image sur un sujet qui ne l'a guère intéressé pendant ses 8ans au pouvoir, et le second pour continuer à distribuer ses centrales nucléaires à ses nouveaux amis arabes. Comme à chaque fois lorsqu l'on se déplace dans cette région du monde, on se doit d'évoquer le problème israélo-palestinien, en promettant un règlement du conflit dans les années à venir, mais tout cela ne reste que du vent !
En même temps, ce sujet ne semble pas trop intéresser notre coin de la planète. Ce qui nous intéresse plus ici, c'est de savoir où Sarko a passé son dernier week-end, pourquoi Carla et Cécilia ont la même bague, mais surtout, le plus important, ce qui tient en haleine la planète entière, c'est le Mariage !!! Merci Nicolas d'avoir redonné à la France une place centrale sur la scène internationale, grâce à toi et à ton probable futur mariage, la terre entière a les yeux rivée sur notre petit hexagone.
C'est quand même triste de voir le nombre de commentaires sur la page web de libé lorsque l'on parle du mariage de notre président, alors que ce matin à l'article "péril humanitaire dans la Bande de Gaza sous blocus", le nombre de commentaires à 13h était de ...0.
Sans commentaire
mercredi 16 janvier 2008
Il y a des jours comme ça...
J'ouvre ma boite mail pour constater qu'une bourse m'a été accordée pour financer mon travail de terrain à Amman. 750 euros pour un mois et demi plus deux semaines d'hébergement gratuit à l'IFPO. Plutôt pas mal pour se réveiller. Bon, j'ai, pour le coup, une pression supplémentaire. En effet, j'ai plus le droit de foirer mon mémoire, mais c'est une pression assez positive quand même, on va pas s'en plaindre.
La deuxième c'est mon autorisation de travail dans les camps qui semblerait m'avoir été accordée par la direction des affaires palestiniennes. Ils me demandent une photocopie de mon passeport et tout devrait être réglé avant même mon départ. Les choses vont encore une fois bien vite et dans le bon sens, donc ça me plait!
Plus que deux semaines et demi avant que je m'envole pour le Proche-Orient. Il n'y a que ça qui ne va pas assez vite en réalité, et j'ai bien peur qu'une fois sur place, les choses s'enchainent à une vitesse telle que je ne verrai même pas le temps passer avant de devoir revenir chez moi, au Sarkoland...
samedi 12 janvier 2008
Oslo 1993...papa, maman, c'est qui ce monsieur avec son foulard sur la tête?

En réalité, c'est un excellent exercice que d'essayer de trouver les raisons de mon intérêt pour ce sujet. Je suis arrivé à la fac en septembre avec une idée plutôt claire en tête: étudier les camps de réfugiés palestiniens. Je ne savais pas quel serait l'objet précis de mon étude, mais une chose était sûr, si j'étais là c'était bien pour étudier les camps. Donc réunion de pré rentrée et là, pour une fois, j'ai la bonne idée d'aller parler aux profs. Vraiment bonne en l'ocurence l'idée parce que M.K.D., chercheur à Migrinter et spécialiste du sujet s'envole le lendemain pour poursuivre ses recherches sur les irakiens à Damas. J'arrive à organiser un rendez-vous le lendemain matin.
Le contact passe bien entre nous et après une heure ou deux de discussion sur le sujet j'ai mon tuteur. Il n'a peut-être pas vraiment envie que je raconte sa vie sur mon blog mais en gros il est chercheur pour migrinter et en poste à l'IFPO de Damas. Oui, chercheur à Damas, donc il me faut quelqu'un pour me suivre en France. Vite trouvé, V.L.J., spécialiste des réfugiés accepte de co-diriger mon mémoire.
Tout s'enchaîne assez vite, je ne pensais pas que ça se passerait comme ça, mais je ne vais pas m'en plaindre.
Donc, on va recadrer un peu le sujet. Le but de ce chapitre était de justifier mon choix d'étudier les camps palestiniens il me semble...
Il faut remonter très loin, je n'avais même pas 10 ans. Oslo, septembre 93. C'est une des photos les plus connues de l'histoire. Rabin, Clinton, Arafat.
"Trois hommes, deux se serrent la main, un n'a pas le même costume que les autres...bizarre. En tout cas ça à l'air d'être important parce que ça fait une semaine que ces images passent en boucle à la télé et le monde entier à l'air d'être drôlement content de voir ces deux là se dire bonjour".
Du haut de mes 10 ans je vois ça comme la fin d'une guerre dans un endroit du monde que je ne connais pas vraiment. Rien de plus, mais une chose m'intrigue particulièrement, Yasser Arafat, sa veste kaki et son kefieh sur la tête. "Pourquoi celui là est pas habillé comme les autres??? Et puis ça sert à quoi son truc sur la tête?"
C'est marrant mais j'ai l'impression de me revoir devant cette télé, même si à ce moment là, rien ne sort de ma bouche, dans ma tête, je peux vous jurer que ça y va !
Quelques semaines passent, j'oublie vite M.Arafat et son kefieh, sauf qu'à chaque fois que je le revois à la télé, il m'intrigue quand même pas mal.
Donc la poignée de main c'était pas la fin d'une guerre, et le kefieh et la veste kaki ça pourrait se résumer ainsi:"Give me a state and I will wear a tux and a bow tie"(Yasser Arafat).
"Tout semble tellement incompréhensible entre ces deux pays. Ils ne sont pas officiellement en guerre, mais pourtant, toutes les semaines, on peut voir d'affreuses images à la télé, des morts, des immeubles détruits, ça ressemble bien à la guerre tout ça non???"
Les années passent, mais le conflit, lui, perdure!
Des innocents continuent de mourir d'un côté comme de l'autre. Colonisation et bombardements pour certains, attentats et tirs de rockets pour les autres, cette poignée de main à Oslo n'a malheureusement pas était à la hauteur des espérances qu'elle avait suscité à l'époque.
Collège, lycée...
A chaque nouveau gouvernement ses réformes. Il faut laisser une trace de son passage. Claude Allègre instaurera les TPE (travaux personnels encadrés). Un bon moyen de se replonger dans l'histoire du conflit pendant un an à la fréquence de deux heures par semaines.
Tout ça est un peu lointain mais il me semble que le sujet traitait en gros des enjeux géo-stratégiques dans la création d'un Etat palestinien. Cette année de recherches hebdomadaires m'a permis de comprendre un peu mieux toute l'histoire du conflit entre arabes et israéliens, même si de nombreux aspects restent à l'époque complexes à mes yeux.
J'ai encore choisi de traiter du sujet l'année dernière en Espagne pour un exposé en géopolitique.
Bon, il est peut être temps de finir ce chapitre qui commence à devenir long à force, désolé pour mes lecteurs, mais en même temps rien ne vous force à lire, n'oubliez pas que c'est avant tout un carnet de voyage et donc quelque chose que j'écris pour moi !!!
C'est au mois de mai de l'année dernière que je décide de travailler sur les camps de réfugiés. L'actualité libanaise et la guerre des camps dans le nord du Liban aidant, j'apprends tardivement l'existence des camps de réfugiés palestiniens. 60 ans que certains réfugiés vivent dans ces camps à l'habitat précaire et où le taux de chômage atteint parfois les 70%.
Après quelques recherches sur le web, je découvre des articles qui m'en apprennent plus sur les réfugiés palestiniens en exode dans les différents pays du Moyen-Orient. Les quelques photos que j'arrive à trouver témoignent elles aussi des conditions dans lesquelles est contrainte de vivre cette population.
C'est décidé, l'année prochaine, les camps de réfugiés palestiniens du Moyen-Orient seront mon thème de recherche!
Premiers pas en tant que blogger
La raison principale de cet "échec" était le manque de temps entre les cours, les soirées, les cours, les soirées, les soirées, les......enfin bon tout le monde a compris que j'avais autre chose à foutre en Espagne!
C'est encore un départ à l'étranger qui m'incite à retenter l'expérience. La Jordanie cette fois, mais pour une durée beaucoup plus courte, seulement un mois et demi. Peut être qu' ainsi, j'arriverai à rédiger trois ou quatre billets pour mes amis avec de jolies photos qui fleureront bon l'Orient...quoi qu'à Amman c'est pas gagné que ça sente vachement l'Orient!
En fait, on peut aussi considérer ce blog comme un des carnets de voyage que j'ai l'habitude de rédiger à chacune de mes escapades, sauf qu'avec la rédaction de mon mémoire j'ai pris l'habitude de tapoter sur mon petit clavier blanc, donc je troque le papier pour la toile.
Oui, c'est vrai que je pourrais donner la raison de mon départ pour la Jordanie. Donc la raison c'est un travail de terrain dans le cadre de mon master de géo. Est-ce que je reprends tout depuis le début...? Pourquoi pas, ça peut être intéressant de connaitre les raisons qui m'ont amenées à me retrouver à Amman en ce mois de février 2008.