
Juste une petite partie de l'interview de Bruno Vinay, chef de mission pour médecins du monde à Gaza. A découvrir en intégralité sur le site de Libé.
Quel est l’état d’esprit des habitants de Gaza?
Les gens sont dans la rue et manifestent depuis hier. Il y a de plus en plus de manifestations. Ce matin, le Hamas défilait à vélo pour bien montrer qu’il n’y a plus de fioul. Il y a beaucoup de drapeaux verts (du Hamas) et des étendards palestiniens portés par des groupes d’hommes. Les gens sont plongés dans des difficultés quotidiennes très importantes.
Le bassin des eaux usagées est complètement plein. Il y a quelques jours, la menace terroriste anti-écologique qui prévoyait de déverser ces eaux dans la Méditerranée pour forcer la communauté internationale à prendre conscience et polluer Tel-Aviv a circulé. Il s’est passé la même chose à Rafah. Avant que le mûr soit partiellement détruit ce matin, les rumeurs d’explosions de la frontière ont été évoquées, il y a une semaine. Finalement, ils l’ont fait.
Les habitants de Gaza se sentent humiliés et renvoyés aux années 50 quand ils n’avaient pas d’eau et allait en chercher avec des bidons. Ils n’ont plus de gaz, donc ils ne se lavent plus, ne se chauffent plus. Une forme de résistance s’organise. Ils ont l’habitude.
Cette résistance se manifeste-t-elle à l’encontre des militants et des élus du Hamas?
Je ne le pense pas. Je n’entends pas des voix s’élever contre le Hamas. Tout le monde se sert les coudes. Les tracas quotidiens oblitèrent les discours politiques. Indirectement, j’ai le sentiment même que cela va renforcer une certaine solidarité. D’ailleurs, ce matin, c’est le Hamas qui a fait les 17 points passages dans la clôture entre Gaza et l’Egypte. Les gens se disent que c’est grâce au Hamas qu’ils peuvent passer.
- Preuve que la politique menée par le gouvernement israélien ne déstabilise pas le Hamas, bien au contraire, il ne fait que renforcer le sentiment de la population qui considère qu'il est le seul à se soucier des problèmes des Gazaouits.
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