Saëd, 20 ans, brandit un carton de bouteilles de Coca-Cola qu’il ramène chez lui. «Je n’avais pas bu de Coca depuis six mois. On n’en trouve plus du tout à Gaza», lance le jeune homme dans un large sourire, son butin sur l’épaule. A quelques mètres, des centaines de personnes se bousculent, se hissent et se poussent, pour sauter à leur tour un muret de la hauteur d’un homme, dernier obstacle avant de fouler le sol égyptien.
Cigarettes, biscuits, fromages, pneus de voitures, sac de ciments… Tout ce qui manque à Gaza trouve rapidement preneurs. Les fermiers des environs écoulent sans difficulté moutons, chèvres et même des vaches. «Cela fait douze ans que je n’étais pas sorti de la bande de Gaza. Changer d’air, même pour une heure, c’est une grande joie, explique Abou Tamer, un informaticien venu chercher des médicaments contre l’hypertension, difficiles à trouver à Gaza. Je suis rentré d’Arabie Saoudite, en 1996, parce qu’on nous disait que maintenant nous avions un Etat, mais on n’a pas trouvé d’Etat du tout.»
Ok, la bouteille de coca ne représente pas un exemple parfait pour montrer la misère de Gaza, mais en revanche, le témoignage d'Abou Tamer, vivant en Arabie Saoudite avant de revenir en Palestine me semble plus parlant. On peut imaginer le niveau de vie qui était le siens là-bas. Imaginez vous à sa place, de retour dans un territoire long de 45 km et profond de 6 à 10 km, où le taux de chômage s'élève à 32,3% (selon un récent rapport de l'ONU). Il y a de quoi se sentir rapidement à l'étroit lorsque l'on vient d'un pays de 2 152 000 kilomètres carrés...Et puis informaticien dans le Golfe, en voilà un métier qui doit rapporter...
vendredi 25 janvier 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire