Samedi 09 février (soit l'équivalent du dimanche en Jordanie, je suis complètement perdu dans les jours) :
Tout commence cette nuit à l’heure de la prière avec une expérience située à mi chemin entre le rêve et la réalité. L’Islam pour la réalité et le Christianisme pour le rêve. Je risque de passer pour un joyeux illuminé pour certains, mais ne vous vous en faites pas, je ne suis pas encore devenu complètement fou. Voilà ce qui se passe. Une vierge Marie aux formes imprécises se dresse devant moi. Elle ne m’a ni parlé, ni demandé de sauver le monde, elle est juste là, dressée devant moi comme une sorte de gros nuage bleu et blanc aux contours mal définis… Difficile à expliquer à qui n’a pas vécu telle expérience, mais je m’efforce de vous décrire la scène du mieux possible.
Elle est donc là, devant moi, elle ne bouge pas. Une musique pour des plus envoûtante vient compléter la scène, j’ai du mal à comprendre ce qu’il se passe, mais je suis en extase totale devant ce qu’il m’est offert de voir et ne souhaite pour rien au monde que tout cela s’arrête. Pourtant, je reviens progressivement à la réalité, l’image disparaît petit à petit, mais la musique continue. Je comprends en fait que les sons que je pouvais entendre dans mon rêve n’étaient autres que le chant du Muezzin du haut de son minaret. Cela ne m’avait jamais réveillé auparavant. Il me faudra de longues secondes pour vraiment comprendre ce qu’il vient de se passer et de longues minutes pour me rendormir. Etait-ce un signe du destin, nul ne le saura jamais.
Réveil matinal, je décide donc de continuer mon délire religieux en allant visiter Madaba, ville située à une trentaine de kilomètres d’Amman, entre la capitale jordanienne et la mer Morte. C’est aussi la cité abritant la plus importante communauté chrétienne du pays. Les nombreuses églises côtoient les mosquées ; les Chrétiens les Musulmans ; le tintement des cloches l’appel des muezzins ; et tout ce petit monde vit en paix depuis des centaines d’années. Bon exemple de tolérance à suivre pour Israël et les Territoires Palestiniens, situés à une trentaine de kilomètres d’ici.
Je quitte l’IFPO à 9h et ce n’est pas sans difficultés que j’arrive à trouver un bus pour Madaba. Tous les bus au départ d’Abdali sont partis. Un taxi m’emmène au nord de la ville dans une gare routière d’on je n’avais jamais entendu le nom. En plus de ça, le prix de l’essence a fortement augmenté ce week-end et les chauffeurs de taxi ne se privent pas pour en jouer sur le touriste qui est déjà une proie facile à l’origine. Il me faudra donc payer 3JD pour rallier la gare. Le conducteur m’indique le bus à prendre. Quand je parle de bus, mettons nous d’accord. C’est plutôt d’un mini mini bus qu’il s’agit, une sorte de dolmus dans sa version la plus rudimentaire.
L’un des buts de cette petite expédition est aussi de grimper au sommet du Mont Nébo, d’où Moïse aperçu la Terre Promise avant de mourir.
« Va sur la montagne des Abarim, dans le pays de Moab, en face de la ville de Jéricho. Monte au sommet du Mont Nébo et regarde le pays de Canaan, que je vais donner en partage aux Israélites. Ensuite, sur cette montagne où tu seras monté, tu mourras pour rejoindre tes ancêtres».
Si Dieu avait su tout ce que cette phrase allait avoir comme conséquences dans les millénaires à venir, j’espère qu’il se serait abstenu ce jour là… Par temps clair, (ce qui à l’air d’être le cas aujourd’hui), on peut admirer un panorama donnant sur la mer Morte, ainsi que sur les villes d’Hébron, Jéricho et surtout le mont des oliviers à Jérusalem, la ville sainte des trois religions monothéistes, tant disputée entre Juifs et Musulmans de la région.
Pour l’instant, nous sillonnons Amman en quête de passagers. Je ne pense d’ailleurs pas que nous partions avant que le véhicule soit plein. Le trajet me revient seulement à 250 piastres (25cents). Une heure plus tard nous arrivons à bon port.
La gare routière est environ à deux kilomètres du centre ancien, je décide de parcourir la distance à pied. Les curiosités ne manquent pas, nombreux sont les bouchers à vendre leurs bêtes dépecées avec seulement la tête encore bien poilue sur le reste du corps, les vendeurs de tapis, les marchands de thés, etc…
Petite balade dans la ville abritant effectivement un nombre plus important d’églises que de mosquées. J’arrive au musée municipal où un gentil guide attend patiemment les rares touristes de passage dans le coin. On peut observer de magnifiques mosaïques byzantines bien conservées. On se demande en revanche pour combien de temps lorsque le guide insiste pour me prendre en photos et m’oblige à marcher dessus pour m’installer au fond de la pièce. Pour continuer dans la bizarrerie, il devient de plus en plus insistant en me répétant plusieurs fois que je suis un « nice guy » et en me questionnant sur ma vie amoureuse à savoir si j’ai un petit ami (???), tout en me précisant bien que pour sa part, il est toujours célibataire… J’accepte de partager un thé avec lui à la fin de la visite, tout se passe bien. Il est toutefois très déçu que je n’ai pas de photos de France à lui montrer. Il me rendra aussi un fier service en appelant Mahmoud, un ami à lui chauffeur de taxi avec sa voiture personnelle lorsqu’il ne travail pas. Ce dernier m’amène jusqu’au Mont Nébo qui n’est desservi par aucun transport en commun.
Arrivé au sommet, le vent souffle à une vitesse impressionnante. Certaines rafales vont jusqu’à me faire reculer d’un ou deux pas, du jamais vu ! Malheureusement, malgré le soleil, la vue est bouchée par une épaisse brume au-dessus de la mer morte. On distingue toutefois Jéricho et Hébron, mais pas de Jérusalem…Grosse déception, mais ce n’est que partie remise !
Mahmoud me ramène en ville.
Quelques minutes plus tard, alors que je traverse une rue, quelqu’un m’agrippe par le bras et me tire brusquement…Je ne suis pas habitué à ça et je me demande bien ce que l’on me veut. C’est en fait un asiatique d’une quarantaine d’années m’arrivant à une dizaine de centimètres en dessous de l’épaule qui cherche la gare routière pour rentrer sur Amman. Nous commençons à discuter et comme tout le monde, il devine à mon accent que je suis français avant la fin de ma première phrase. Lui est Indonésien mais vit à Sacramento depuis une vingtaine d’année. Il m’accompagne manger un morceau et je commence à me rendre compte que lui aussi est un peu bizarre. Il me raconte qu’il a un jour rencontré des français d’origine algérienne en Hollande venus passer quelques jours dans des coffee shop et retrouver des françaises qui étudiaient là-bas. J’ai eu droit à tous les détails de ce qu’étaient venus chercher les trois français auprès de ces filles, détails que mon interlocuteur semblait avoir d’ailleurs parfaitement imprimé au fond de sa mémoire…Il m’a aussi paru très intéressé par la cisrconscision et l’excision. Après une conversation un peu plus approfondie, il se révèle plutôt sympa. Il a parcouru le globe et ses histoires sont toutes plus intéressantes les unes que les autres. Il me donne d'ailleurs très envie de visiter Jérusalem, je pense maintenant y faire un petit détour avant mon départ. Nous rentrons jusqu'à Amman ensemble avant de se séparer dans la "vieille ville".
(Je mettrai des photos demain car il est déjà 02h00, je rentre d'une super soirée au resto où un jordanien m'a gentiment invité. C'était de loin le meilleur repas que j'ai pu déguster depuis mon arrivée, j'espère qu'il y en aura d'autres comme celui là!
En plus de ça, Samir est d'origine palestinienne ce qui m'a permis de faire mon premier exercice d'entretien (ENFIN!!!!), même s'il ne vit pas dans un camp, mais c'était d'autant plus intéressant d'avoir son point de vue sur Wihdat).
lundi 11 février 2008
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2 commentaires:
tu vis un truc enorme là, entre ton "flash" (!!!)de la vierge marie et tes péripéties je kiff avec toi à distance mon bon dave!!!je te dis pas d'en profiter je sais que tu le feras, t'es bien parti là!!!continue a poster autant que tu peux...pire que l'attente d'un épisode de Lost!!bisous amigo!
Putain de merde, me parle pas de Lost, s'il y a bien un truc qui me fait chier ici, c'est la vitesse de connection. 30 sec. pour ouvrir une pauvre page alors un épisode de Lost, c'est pas la peine d'y penser...
Dis moi juste si le deuxième épisode était bien au moins...
Bisous mon vieu Tib et au 15 mars pour notre week-end sur Paris
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